ORDIE
N
La Nordie, c'est un bout de continent situé sur un coin de terre qui pourrait ressembler à notre Europe occidentale, telle qu'elle était à la fin du Moyen-âge. Ce territoire est divisé en quatre royaumes, qui vivent en bonne intelligence et qui commercent ensemble. Les habitants parlent tous la même langue : le nordien. Ils prient la même déesse : Esca. Et surtout... ils souffrent du même fléau : les écumeurs !
Ces bandes de voleurs-violeurs-tueurs écument (d'où leur nom) les campagnes et les villes de Nordie, semant la terreur et la désolation sur leur passage.
Qui sont-ils vraiment ? D'où viennent-ils ? Ce sont des questions qui trouveront leurs réponses petit à petit, au fil de ces pages.
La Nordie est gouvernée par des rois, et par la noblesse en général. Ducs, comtes, marquis et barons quadrillent les quatre royaumes et se partagent les terres. Les habitants de ces terres (paysans, éleveurs, artisans, commerçants...) les louent à la noblesse pour les cultiver, y élever leur bétail, trouver ou produire les matières premières dont ils ont besoin pour leur travail, etc.
En échange, les nobles gèrent la santé, l'éducation, la sécurité, la loi, les échanges commerciaux et la vie spirituelle, en collaboration avec les prêtresses d'Esca.
Tout est sensé bien fonctionner... mais dans quel monde les gens de pouvoir se soucient-ils réellement de ce que vivent les "petites gens" qui sont sous leur contrôle ?
Ça, c'était la partie politique. Parlons un peu des mœurs.
Le Nordie ressemble à notre moyen-âge, sauf sur quelques points particuliers. Même si ce sont les hommes qui dirigent et qui possèdent les richesses, c'est un monde assez féminin : ils prient une déesse, qui est servie par des prêtresses auxquelles elle accorde des dons. Les femmes peuvent étudier, travailler, avoir des responsabilités et accéder à des métiers "masculins". Sexuellement, elles sont plus libérées que ne l'étaient nos dames du moyen-âge, ou en tout cas, le sexe n'est pas un tabou. Il est considéré comme naturel et faisant partie de la vie.
L'histoire, maintenant.
J'ai voulu écrire une histoire de femmes, et cela ne se voit pas forcément tout de suite parce que je leur en fais voir de toutes les couleurs.
Je suis partie d'une héroïne qui n'en est pas une. Une jeune femme timide, qui n'aime rien tant que rester chez elle, qui n'apprécie pas d'être confrontée au monde et au regard des gens. Qui vit dans ses rêves et dans ses chimères...
Sa vie paisible, sage et sans surprise va subitement tourner au cauchemar. Les épreuves vont se succéder et elle n'aura d'autre choix que de les affronter. Elle va devoir trouver au fond d'elle-même une personnalité, un courage et une détermination qu'elle ignorait posséder.
La transformation de Guilendria de chenille en papillon se fera dans la douleur et la peur, mais quel résultat !
Et elle n'est pas la seule femme qui occupe une place prépondérante, tant dans l'histoire que dans le dénouement de l'intrigue. De nombreux personnages secondaires viennent étayer le thème que j'ai voulu développer : la véritable force n'est pas une force physique, elle ne domine pas, elle ne se voit pas, elle est patiente et silencieuse... mais c'est elle qui gagne à la fin. Et cette véritable force (y compris aujourd'hui, partout dans le monde) ce sont les femmes qui la possèdent.
Nordie est également une romance, donc vous vous doutez qu'il y a de l'amour aussi, dans cette histoire. Là non plus, ce ne sera pas facile, pour l'un comme pour l'autre. Les certitudes, les illusions dont on s'entoure, les mensonges que l'on se raconte pour se protéger... tout cela est autant de bâton que l'on met dans nos propres roues et qui nous empêchent d'avancer, de voir, de croire...